Chaque année, c'est la même chose: on parle beaucoup dans les médias des épreuves du BAC... Et en particulier, des sujets de philosophie...
En général, dans les familles, entre collègues, entre amis, on en discute et on s'improvise pour un temps "philosophes"...
C'est aussi l'occasion de se souvenir de nos années de lycée et de combien on a "souffert" durant les révisions (avec le tournoi de Rolland Garos qui servait de récréation!) mais surtout cette semaine-là... sans parler de l'attente des résultats...
Alors les voici donc, les sujets de philo:
Les terminales S sont tombés sur les questions suivantes : "Une oeuvre d'art a-t-elle toujours un sens ?" ou "La politique échappe-t-elle à l’exigence de vérité ?".
Est-ce plus difficile pour les littéraires ?
Pour les candidats du bac de philo en L, les sujets sont assez compliqués : "Respecter tout être humain, est-ce un devoir moral ?" ou "Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?".
En ES enfin, "L'artiste donne-t-il quelque chose à comprendre ?" ou "La conscience de l'individu n'est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ?".
Source: Linternaute
L'auteur Éric-Emmanuel Schmitt (ancien professeur de philosophie) a écrit ce joli texte en s'adressant aux étudiants:
L’ÉPREUVE DE PHILOSOPHIE AU BAC
Chers lycéens,
Vous avez peur de cette épreuve car vous avez l’impression qu’on va vous juger sur une matière que vous venez à peine de découvrir. C’est vrai et faux.
Vrai car vous venez de recevoir vos premiers cours de philosophie, le temps vous a cruellement manqué pour lire les grands auteurs, et vous ne transportez que quelques devoirs dans vos bagages académiques.
Faux car vous réfléchissez depuis toujours ! Enfant, vous vous êtes interrogés sur le juste et l’injuste, sur l’amour, sur le sens de l’univers, sur votre tâche ici-bas Adolescent, vous avez découvert la liberté, l’interdit, la transgression, vous avez senti en vous les forces de désirs qui vous dépassaient. Jeune adulte, vous analysez la société pour déterminer ses excès ou ses bienfaits, pour traquer les bonnes ou les mauvaises valeurs, pour repérer les aliénations.
En réalité, de la philosophie, vous en faites depuis toujours mais vous l’ignoriez. La matière est neuve mais votre intelligence, elle, ne l’est pas. Alors ayez confiance. Ayez confiance en vous, en votre pouvoir de réflexion, en votre capacité de saisir un problème, de l’approfondir et d’en examiner les solutions. Ne vous protégez pas derrière des citations apprises par cœur et mal dominées que vous voudriez replacer. Ne jouez pas les perroquets. Pensez plutôt par vous-même. Pensez, tout simplement.
Faites-le avec authenticité, modestie, précision.
1 ) Ne cherchez pas le brillant, traquez plutôt la clarté : ce n’est pas le correcteur que vous devez épater mais vous-même en auscultant les tours et les détours de votre esprit.
2 ) Cherchez la vérité mais ne prétendez pas la posséder en la brandissant d’emblée. Une dissertation de philosophie s’apparente à une randonnée : cheminer constitue le but, non pas arriver à destination.
3 ) Dialoguez avec vous-même : vous êtes, comme toute vraie intelligence, capable de penser une chose et son contraire, de peser les arguments de chaque thèse. Faites-le avec respect, attention, sans mépris ou emportement, en donnant son poids à chaque idée. Votre copie doit être un forum exemplaire où tout citoyen écoute l’autre.
4 ) Deux petits conseils pratiques. Soignez l’introduction : c’est votre entrée en scène. Soignez la conclusion : c’est votre sortie de scène.
Allez avec sérenité à cette épreuve, la plus adulte de toutes, celle qui honore l’esprit que vous êtes, celle qui vous demande enfin votre avis. Ne craignez pas d’être à la hauteur du rendez-vous.
Si vous avez envie de découvrir cet auteur, il y a des récits courts et accessibles pour un niveau moyen:
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