lunes, 24 de enero de 2011

Dadaïsme

Dada, dit aussi dadaïsme, est un mouvement intellectuel, littéraire et artistique qui,se caractérisa par une remise en cause, à la manière de la table rase, de toutes les conventions et contraintes idéologiques, artistiques et politiques.
Ce mouvement a mis en avant l'esprit d'enfance, le jeu avec les convenances et les conventions, le rejet de la raison et de la logique, l'extravagance, la dérision et l'humour. Ses artistes se voulaient irrespectueux, extravagants, affichant un mépris total envers les « vieilleries » du passé comme celles du présent qui perduraient. Ils recherchaient la plus grande liberté de créativité, pour laquelle ils utilisèrent tous les matériaux et formes disponibles. Ils recherchaient également cette liberté dans le langage, qu'ils aimaient lyrique et hétéroclite.

Derrière le mouvement Dada se cache un bric-à-brac de concepts, une galerie de personnages et des créations insolites. Les dates fondatrices à retenir sont 1916 pour la création du Cabaret Voltaire à Zurich qui marque la naissance du courant et 1924 qui matérialise son essoufflement.



Ce qui fait de Dada un mouvement artistique éminent, c'est sa disposition à avoir croisé de nombreuses disciplines apparemment distinctes ; là on l'on voulait séparer les lettres de la peinture, de la danse ou de la musique, Dada propose une multidisciplinarité qui interpelle les mentalités. Toutes les expressions artistiques sont bonnes à être "dadaisées" et à Paris le mouvement s'attache tout particulièrement aux lettres sous l'égide d'André Breton.

Le groupe a bien souvent souffert de cet éparpillement qui lui a valu les qualificatifs de brouillon, fourre-tout et bouffonnerie. Le recul aidant, Dada a depuis bénéficié de nombreuses relectures qui permettent de voir en lui un art total mais aussi réfléchi.

Remettre en question l'art traditionnel importait aux yeux des Dadaïstes et l'un des premiers gestes symboliques fût de délaisser ses techniques. En quête de liberté, Dada invente un nouveau rapport à la matière et aux objets ; l'essentiel est donc la façon de composer une oeuvre et les démarches pour parvenir au résultat final. Découlent ainsi de nombreuses façons d'envisager l'oeuvre d'art et la place de l'artiste : des ready-made de Duchamp aux rayographies de Man Ray, les Dadaïstes ont chamboulé les codes alors en vigueur. 

L'artiste autrefois adulé voit son statut abaissé ; les objets du quotidien, des matériaux considérés comme peu nobles font leur entrée dans l'univers dada et parallèlement l'artiste devient simple artisan. En plus, les Dadaïstes ont souvent laissé le hasard s'exprimer à leur place. 
Enfin, celui qui semble avoir le plus brouillé les pistes est Marcel Duchamp et ses ready-made, objets insignifiants de la vie quotidienne érigés en oeuvres d'art. L'utilisation de matériaux bas de gamme était appréciée chez les Dadaïstes mais ces derniers n'étaient que matière ou composant de l'oeuvre, Duchamp, lui, a approfondi cette démarche en faisant d'un simple objet une oeuvre d'art à part entière. Lorsqu'en 1917 Duchamp expose sa 'Fontaine' qui est en fait un urinoir signé d'un certain R.Mutt, doit-on toujours croire en une véritable réalisation de l'artiste ? Au contraire, doit-on prendre en compte les nouveaux critères qu'il introduit que sont le choix et l'idée de l'artiste ?


Pour découvrir quelques oeuvres dadaïstes:


Exercice:

Écoutez cette interview de Marcel Duchamp (1887-1968), peintre autodidacte français, naturalisé américain.
Inventeur des ready-made au début du XXe siècle, sa démarche artistique exerce une influence majeure sur les différents courants de l'art contemporain.

- Notez les deux questions du journaliste:

- Répondez par vrai ou faux:

1. Les premiers ready-made datent de 1973.
2. Dans son premier ready-made, ce qui importait c'était le fait que l'objet tournait.
3. En 1914, il a créé un ready-made avec un ouvre-boîte.
4. Il a arrêté d'en créer depuis de nombreuses années parce quil n'a plus d'inspiration après 40 ans de travail.
5. On contemple un ready-made comme on admire un tableau.
6. Avec le ready-made, rien n'est visualité, tout est réflexion et imagination.

Pour obtenir la correction, sélectionnez avec la souris la partie qui se trouve entre les parenthèses suivantes :
(Questions du journaliste: Les premiers ready-made remontent à quelle année? Comment doit être regardé/perçu un ready-made? 
1. Faux, Le premier date de 1913, 2. Vrai, En plus du résumé, il y avait le fait qu'il tournait, le mouvement était compris dans l'idée, 3. Faux, Ensuite il y a eu le porte-bouteille en 1914, 4. Faux, depuis longtemps je n'en fais plus, il y a le danger d'en faire trop, 5. Faux, On prend notion par les yeux qu'il existe, on ne le contemple pas comme on contemple un tableau, 6. Vrai, il n'y a plus de question de visualité, l'oeuvre d'art n'est plus visible, elle est complètement matière grise)



Exposition "Je suis Dada" du 11 janvier au 6 février, à la Fundación Carlos de Amberes, calle Claudio Coello, 99. Mardi : gratuit, Mercredi à dimanche : 3 euros

Après son passage dans plusieurs villes d'Europe, telles que Turin, Vienne, Prague, Oslo et Milan, "Je suis DADA" présente à la Fondation Carlos de Amberes, jusqu'au 6 février 2011, les oeuvres de 26 artistes-dessinateurs flamands contemporains qui se sont inspirés du dadaisme et du surréalisme. 
Tous les objets exposés, "Made in Flandes" partagent cette "plaisanterie surréaliste" depuis sa conception jusqu'à sa réalisation. Ce sont des objets à double sens, pleins de poésie, d’ironie et de relativisme. Ils vous font rêver, fantasmer, sourire, mais ils ont également pour but d’éveiller les consciences. Chaque pièce a fait l'objet d'un tirage limité, avec des processus que l'on peut qualifier d'innovation non industrielle, fait à la main avec des techniques telles que le collage ou l'assemblage. Il ne s'agit pas de convertir les objets en oeuvres d'art, sinon de les dévier de leur usage habituel, etc... Il s'agit d'une collection de pièces irrévérentieuses à mi chemin entre les arts appliquées et le design.